La tentation du “toujours plus” est-elle une fatalité pour les leaders et managers ?
Il m’est arrivé, comme beaucoup d’entre vous, de penser que mon rôle exigeait de l’hyperperformance, du sacrifice, et parfois une forme d’abnégation dangereuse.
Mais à l’ère où l’intelligence artificielle bouleverse notre quotidien, il est temps de repenser notre rapport à l’ambition et à l’épuisement.
Pourquoi ? Parce que le surmenage n’est ni une fatalité, ni une preuve d’engagement. C’est l’une des plus grosses menaces pour la performance durable d’une équipe… et pour l’équilibre de notre vie.
En 2025, la pression des objectifs n’a jamais été aussi forte.
Pourtant, si l’on observe de près les trajectoires des dirigeants les plus inspirants, on remarque un autre dénominateur commun : une exceptionnelle capacité à gérer son énergie, à dire non, à orchestrer la montée en puissance de leurs ambitions sans jamais sacrifier leur santé mentale ni leur leadership.
Je vous propose, à travers ce guide, de revisiter ensemble 7 stratégies puissantes pour éviter l’épuisement professionnel et tenir la distance. Voici comment.
Comprendre le surmenage chez les leaders : les vrais pièges qui guettent les meilleurs
Désormais, il ne s’agit plus de “gérer son temps”, mais de gérer son énergie. Pourtant, beaucoup de professionnels expérimentés tombent dans le piège du surmenage sans même s’en rendre compte.
Qu’est-ce que le surmenage ?
Contrairement à une simple période de fatigue, le surmenage chronique est un état où l’on multiplie les tâches, obligations et ambitions… jusqu’à ce que la machine s’enraye. Sur le papier, votre calendrier déborde. Mais dans la réalité, votre lucidité, votre efficacité et votre capacité à inspirer commencent à décliner.
On confond souvent ce surmenage avec le burnout. Le burn-out, ou épuisement professionnel, correspond à la phase terminale : on parle alors de détresse psychologique, de fuite de sens, voire de symptômes physiques graves. Le surmenage, lui, est l’étape précédente : celle où vous sentez que votre motivation s’émousse, votre créativité se tarit, et la lassitude s’installe.
Reconnaître les signes d’alerte
Voici les signaux à surveiller – j’en parle en connaissance de cause, et les ignorer fut le pire choix de ma carrière :
- Fatigue persistante, même après une bonne nuit de sommeil
- Difficulté à se concentrer ou à prendre du recul
- Irritabilité, anxiété ou tendance à la distraction
- Diminution de l’efficacité, procrastination inhabituelle
- Sentiment de dérive : avoir l’impression que les priorités vous échappent
Pourquoi les managers et dirigeants y sont-ils particulièrement vulnérables ?
À ce niveau de responsabilités, il existe une croyance tenace : plus on travaille, plus on est indispensable. La culture du “busy” valorise la charge de travail plus que l’impact réel. À cela s’ajoutent le perfectionnisme, la difficulté à déléguer, une pression accrue liée au regard des autres… Sans parler du contexte digital actuel, où l’hyper-connexion ne laisse plus de répit.
À retenir : Si vous reconnaissez une partie de ces signaux, ne tombez pas dans le déni. La gestion du surmenage n’est pas une faiblesse, mais une compétence clé des leaders modernes.

Comment planifier ses ambitions comme un marathon : la méthode des cycles pour leaders lucides
Avouons-le : la plupart d’entre nous rêvent de tout accomplir en même temps. Se développer, réussir des projets majeurs, lancer de nouveaux produits, transformer l’entreprise, préserver sa vie familiale… Tout, tout de suite.
C’est là que réside le biais : même doté de la meilleure volonté, vous ne pouvez pas courir plusieurs marathons en simultané. C’est une question de physique élémentaire et de psychologie humaine.
L’art de la segmentation des objectifs
Au début de ma carrière, je planifiais mes objectifs comme une to-do list géante. Mais la découverte de la planification “en arcs”, ou par cycles de montée en puissance, a tout changé. Concrètement :
- Séparez vos grandes ambitions entre immédiat, intermédiaire et long terme.
- Considérez chaque étape comme une “saison” différente : parfois il s’agit de semer, parfois de récolter.
- Demandez-vous pour chaque projet : est-ce vraiment le bon moment ? Peut-il attendre ?
Ce qui fonctionne, c’est d’imaginer votre carrière comme une suite de cycles : des phases d’intensité, suivies de périodes de consolidation. Les entreprises innovantes fonctionnent ainsi : elles planifient des “sprints”, puis intègrent des “breaks” pour recharger leur créativité.
Réduire l’urgence perpétuelle
La grande erreur des leaders pressés ? Croire que tout doit aller vite, et que cela prouve leur valeur managériale. Or, dans 90% des cas, c’est une source d’erreurs et de démotivation massive pour les équipes.
Ralentir, c’est aussi permettre une priorisation efficace et favoriser l’innovation, sans sacrifier la qualité des livrables.
Retours d’expérience
Prenons l’exemple d’un projet de refonte de site. Vouloir tout revoir (architecture, ligne éditoriale, SEO, intégration de l’IA…) en six semaines est le plus sûr chemin vers le chaos. En planifiant des phases : analyse (mois 1), contenus (mois 2), design (mois 3), on évite la tension extrême – pour garantir un meilleur résultat.
Conseil d’expert : planifiez une “saison haute” et une “saison basse” dans votre agenda annuel, comme le font les artistes ou les sportives de haut niveau.
Prioriser, choisir, arbitrer : le secret des leaders agiles et sereins
Soyons honnête. Vous ne pouvez pas tout faire – et c’est une excellente nouvelle ! Renoncer, c’est grandir. Vouloir satisfaire toutes les attentes, c’est la garantie de frustrer tout le monde… à commencer par vous-même.
Mettre en place une stratégie de choix vraiment efficace
Cela commence par la priorisation. Oubliez la simple classification “urgent/important”. Demandez-vous :
- Quelle tâche ou ambition aurait le plus grand impact si elle était menée à terme ?
- Quelles activités puis-je mettre en pause ou supprimer sans conséquence majeure ?
La matrice d’Eisenhower revisitée, ou la méthode Warren Buffett (répertoriez vos 25 objectifs principaux… puis concentrez-vous exclusivement sur les 5 premiers !) sont des outils précieux pour ce travail.
Faire dialoguer ambitions professionnelles et personnelles
Un écueil souvent rencontré par les managers : séparer radicalement objectifs professionnels et personnels, comme si ces deux mondes ne se parlaient pas. C’est un leurre. Croisez vos aspirations : aligner un objectif professionnel avec un cap familial ou de santé (ex : programmer ses rendez-vous pro en fonction de ses activités sportives ou de ses temps de récupération) décuple la motivation.
Transformer le FOMO en allié
Vous connaissez le FOMO — cette fameuse Fear Of Missing Out, ou peur de rater quelque chose. Plutôt que de la subir, utilisez-la comme baromètre :
Si, à l’issue de votre planification, il vous reste un certain regret sur ce que vous “ratez”, c’est le signe… que vous êtes concentré sur l’essentiel. Comme l’écrit James Clear, “Vous n’êtes pas vraiment concentré tant que vous n’êtes pas un peu triste de ce à quoi vous avez dit non.”
À retenir : privilégiez la qualité de vos engagements plutôt que la quantité, et souvenez-vous que chaque non dit à une opportunité marginale, c’est un oui à votre mission clé.

Ajuster l’intensité de vos efforts : l’art de performer sans s’épuiser
Voilà un propos à contre-courant. On encense souvent l’acharnement, la sueur, l’effort maximal. Pourtant, la longévité des leaders se joue sur un autre terrain : l’équilibre effort-résultat.
Optimiser sa performance : le rôle du “60%”
Tout objectif ne mérite pas 100% de votre énergie. Si vous consacrez à chaque tâche le même niveau d’implication, vous finirez par diluer votre excellence. Posez-vous ces questions clés :
- Ce projet mérite-t-il le meilleur de moi-même, ou une implication juste suffisante ?
- Qui, dans mon équipe ou à l’aide de l’intelligence artificielle, pourrait m’aider à automatiser ou déléguer une partie des tâches ?
Le time-boxing “intelligent”
Programmez vos tâches à durée limitée. Ce principe, inspiré par les développeurs agiles, consiste à allouer brefs créneaux fixes (ex : 25 minutes pour un point de dossier, puis stop), ce qui force la concentration et évite la dispersion.
La règle de Pareto appliquée au management
80% des résultats découlent de 20% des actions – c’est prouvé, et ça se vérifie partout. Identifiez ces 20% de tâches à très forte valeur, concentrez-y vos efforts, et limitez le reste au strict nécessaire.
C’est ainsi que l’on décuple son impact tout en contenant la fatigue.
Micro-déconnexions et rythme diurne
Au fil de la journée, votre courbe d’énergie varie. Les neurosciences l’ont démontré : après 90mn d’effort, la vigilance chute. Profitez-en pour pratiquer la micro-pause (marche rapide, respiration, mini-lecture). En limitant la friction cognitive, vous gagnez en lucidité… et réduisez le risque de surmenage caché.
Tirer parti de l’IA et des assistants personnels
En 2025, il serait dommage de s’épuiser à traiter des tâches répétitives ou sans valeur ajoutée. Les leaders les plus performants utilisent des assistants IA personnalisés pour filtrer, pré-analyser, ou même synthétiser les informations. L’humain garde la décision stratégique, là où son vrai leadership s’exprime.
En bref : plus que jamais, dosez votre effort, ciblez vos actions, et faites-vous aider par la technologie là où elle excelle.
Rituels de récupération : comment les pauses rechargent le leadership
On sait que les pauses sont vitales, mais qui les applique réellement ? Selon les dernières études, plus de la moitié des cadres français déclarent ne “jamais vraiment faire de pause” lors de leurs journées les plus chargées. Or, la science nous montre que la clé de la haute performance, c’est précisément cette capacité à “sortir du flux”.
Les différents degrés de pause
Les micro-pauses : de 1 à 10 minutes, elles redonnent instantanément de l’énergie à votre cerveau. Quelques techniques éprouvées :
- Respiration profonde
- Marche rapide
- Micro-méditation (ex. : méthode du scan corporel rapide)
- Changement de tâche pour solliciter une autre zone du cerveau
Les pauses structurantes : planifiez de vraies coupures chaque semaine, hors écrans. Cela peut être un déjeuner en extérieur, une séance de sport, ou tout simplement une heure pour lire ou réfléchir en dehors du tumulte quotidien.
Les “soul days” : ce concept anglo-saxon mérite d’être adapté à notre contexte. Il s’agit de placer volontairement, tous les mois ou tous les deux mois, un temps fort pour des activités qui ressourcent : randonnée, art, musique, famille, exploration personnelle. Ce sont ces moments qui font du bien à l’âme (“soul”), et qui réinitialisent votre motivation.
Programmer la récupération : le calendrier énergie
Je recommande à chaque manager de caler dans son calendrier non seulement ses réunions pro, mais aussi ses temps de “récupération programmée”. Cela évite de trop tirer sur la corde, et donne le bon exemple à vos équipes.
Astuce : un rendez-vous “récup” récurrent dans Outlook aura autant de force qu’un rendez-vous client… à condition de le respecter !
À retenir : un leader qui s’autorise à récupérer montre la voie d’un management plus humain et plus inspirant.

Faire du bien-être un pilier stratégique : le leadership proactif en action
On attend encore trop des managers qu’ils soient sur tous les fronts. Pourtant, la vraie modernité, c’est de savoir prendre soin de soi… pour mieux inspirer les autres.
Comment traduire cela concrètement ?
L’auto-évaluation mensuelle, pratique essentielle
Une fois par mois, programmez un bilan personnel rapide :
- Où en suis-je de mon équilibre ?
- Mon rythme actuel est-il soutenable sur 6 mois ?
- Qu’est-ce qui a fonctionné ce mois-ci pour préserver mon énergie ?
- Que dois-je changer dans ma façon de travailler pour ne pas tomber dans le surmenage ?
S’équiper des bons outils numériques
En 2025, il existe de nombreuses applications (Calm, Headspace, Notion, RescueTime…) pour suivre vos cycles de recharge, votre stress ou votre niveau de bien-être. Choisissez celles qui s’intègrent naturellement à votre quotidien, et automatisez vos alertes (ex : notification pour la pause déjeuner, alerte de coucher).
Créer une culture d’équipe orientée “préservation de l’énergie”
Le bien-être au travail n’est pas qu’une question individuelle. Les leaders ont la responsabilité d’en faire une valeur collective :
- Encouragez le droit à la déconnexion
- Instaurez des partages d’astuces bien-être lors de vos points réguliers
- Valorisez ceux qui proposent des solutions pour lever les “gaspillages” d’énergie (simplifier une procédure, rendre une réunion plus courte…)
L’intelligence collective ne naît que dans des équipes ressourcées et confiantes.
Réussir à l’ère de l’IA sans y perdre son âme : nouveaux pièges, nouveaux leviers
La tentation en 2025, c’est d’aller vite… grâce à l’intelligence artificielle générative. Les assistants IA permettent déjà d’automatiser des tâches autrefois chronophages, de synthétiser l’information ou de pré-analyser des données complexes.
Mais attention !
Si l’IA promet de libérer du temps, elle peut aussi accentuer la pression : on s’attend à ce que les leaders soient partout, tout le temps, car la machine est disponible 24/7.
Comment faire de l’IA un atout pour préserver son énergie ?
- Externalisez le basique : reporting automatique, préparation de comptes-rendus, veille concurrentielle… Laissez l’IA gérer la trame, ne prenez en charge (ou ne relisez) que le cœur stratégique.
- Personnalisez votre assistant IA : orientez-le pour qu’il réponde à votre style de management, à vos critères de priorisation. Faites-vous épauler sur la gestion de l’agenda, l’analyse des mails, la planification de projets complexes.
- Gardez les espaces “d’humain augmenté” : dans la prise de décision, la gestion de crise, la créativité collective, le leadership demeure intransmissible à la machine. C’est ici que vous devez réserver votre énergie la plus précieuse.
Le concept de “slow performance”
La grande tendance cette année, c’est la “performance lente” : faire mieux, mais… moins vite. Être capable de dire : “J’avance à mon rythme optimal, guidé par l’efficience et pas par la rapidité.” C’est l’antidote au surmenage. Et c’est ainsi que l’IA deviendra votre alliée – pas votre ennemie.
7 questions puissantes pour bâtir votre propre plan anti-surmenage
Avant de terminer, voici un outil simple :
Interrogez-vous sur ces 7 axes chaque trimestre. Cela vous aidera à piloter votre équilibre… comme un vrai plan de progrès :
- Quels sont mes 3 objectifs prioritaires pour les 6 prochains mois ?
- Quel projet peut être décalé ou automatisé sans perte majeure ?
- Sur quoi puis-je appliquer la loi de Pareto de façon radicale ?
- Ai-je programmé dans mon agenda une vraie pause-ressource toutes les semaines ?
- Ma charge actuelle me permet-elle de rester créatif(ve), motivé(e), et bienveillant(e) ?
- Quelles tâches, aujourd’hui, pourrais-je déléguer ou traiter plus efficacement avec l’IA ?
- À qui puis-je demander un retour régulier sur ma capacité à garder la “bonne énergie” ?
Répondez honnêtement. Vous serez surpris des pistes d’action immédiates que vous allez faire émerger !
Une nouvelle ère pour le leadership : osez l’énergie durable
Nous entrons dans une époque qui ne sacre plus seulement les “super-héros du business”, mais bien les bâtisseurs d’équilibre, d’impact durable et d’exemplarité humaine. Gérer votre énergie est désormais l’un des principaux marqueurs de votre leadership.
En appliquant ces stratégies anti-surmenage, non seulement vous tiendrez la distance, mais vous deviendrez une source d’inspiration. Vos équipes retiendront votre capacité à prioriser, à dire non avec élégance, et à faire de la santé mentale un actif stratégique.
Chacun d’entre nous peut incarner ce nouveau modèle. Cela commence avec une prise de conscience, se poursuit avec des actions répétées… et s’entretient en osant s’entourer, déléguer, et s’appuyer sur les formidables outils d’aujourd’hui.
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N’oubliez jamais : courir longtemps, c’est savoir s’arrêter à temps. Le leader de demain, c’est celui qui avance… et sait préserver sa force intérieure.