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Non, je n’écrirai pas pour Google !

Non, je n'écrirai pas pour Google ! 1

Le marketing 2.0 a mis en avant de nouvelles valeurs et a permis le développement de techniques de communication intéressantes. Les entreprises comprennent peu à peu l’intérêt des réseaux sociaux et la nécessité d’être visibles sur Internet. En découle l’Inbound Marketing (on en parle très bientôt dans de futurs articles) et l’une de ses pièces maitresses : le Content Marketing ou Marketing de contenu.

Ainsi voit-on fleurir sur le net toutes sortes de blogs et j’en suis ravi ! J’en consulte énormément. Je suis un blogovore. J’écris moi-même depuis de longues années sur le Web. Depuis les tout débuts, j’ai consacré du temps à partager sur des sites internet. Chroniques cinéma ou musicales, articles à destination de musiciens et compositeurs, conseil en communication, etc.

L’effet pervers du Content Marketing

Cependant, si le courant du Marketing 2.0 tend à remettre l’humain au centre de notre communication et de nos échanges,  une certaine dérive se répand (même s’il me semble qu’elle ait toujours existé) :  beaucoup n’écrivent leurs articles en n’ayant pour finalité que le résultat des SERPS et la génération de leads.

Il ne s’agit pas forcément de grosses entreprises, ce sont souvent des free-lances, apprentis coachs, conseillers en communication, etc. Bref, souvent de ceux qui connaissent les rouages du SEO. Cette discipline a toujours suscité des actions borderlines, certains surfant, plus ou moins habilement, sur les limites des permissions de Google.

Le résultat s’en ressent dans le contenu. Au-delà d’un titre accrocheur (« Les 10 secrets ridicules pour gagner en productivité », « L’unique moyen pour arriver à 10 000 followers en une semaine », « L’incroyable truc pour que tous vos concurrents vous envient »), la moelle de l’article n’a plus aucune saveur. Quelques tournures de styles étranges (celle-ci par exemple, tirée d’un blog populaire : « Ne voulez-vous pas ne pas avoir plus de trafic? », sic !), des mots clés en grand nombre au point d’altérer le sens de l’article et un contenu mixé de plusieurs sites concurrents. À la fin de l’article qu’en avons nous retenu ? Du vent ! Les titres sont souvent bien plus prometteurs que l’information diffusée. Le buzz mon frère, le buzz !

Sans aller si loin, beaucoup d’entre nous tentent de maximiser la portée de leurs écrits en pensant en premier lieu à l’effet Google plutôt qu’à l’intérêt de leurs lecteurs.

Ecrivez vos articles en une heure top chrono !

Voilà un sujet qui m’a fait bondir récemment. Le blog qui le propose est de qualité et je comprends l’idée qui se dégage de cet article, mais sérieusement, un article en une heure ? La raison est simple. Pour être bien indexé par la firme de Moutain View, il faut fournir du contenu, régulièrement, voir très régulièrement. Trois articles par semaine ferait faire un bond significatif dans les SERPS.

Google interprète la mise en ligne régulière de contenu comme un indicateur de bonne santé du site, et même s’il indique détecter en partie la qualité des articles, il ne comprend en réalité qu’une certaine forme de sémantique, incluant le code de la page et la régularité de mots-clés. L’analyse du contexte et de l’intérêt de l’article lui passent au dessus de la tête.

Les lecteurs en premier !

Google représente 90% de la recherche Web. Il ne respecte pas votre travail, il domine sur le Web et dicte à chacun des producteurs de contenu la façon dont ils doivent l’écrire et le promouvoir. Il se laisse acheter (AdWords), il n’est pas fidèle (les règles du jeu évoluent trop souvent), il ne vous laisse plus voir les mots-clés qui amènent vos visiteurs sur votre site pour vous faire dépenser quelques euros, … Bref, ce n’est pas un bon ami ! Et c’est un dictat incroyable qui pèse sur chacune de nos épaules.

Est-ce que je dois bâtir un titre avec moins de dix mots et trois mots clés parce que c’est la règle que me dicte Google ? Auquel cas, Google tuera le rédactionnel de qualité. On le voit déjà aujourd’hui, les titres des articles sur le net, mais cela vaut aussi de plus en plus pour la presse papier, ont perdu l’originalité, l’inventivité, les double-sens et l’humour second degré d’antan. Le SEO (mais pas seulement) a changé l’écriture journalistique pour nous livrer un plat sans saveur. Les pâtes au beurre, c’est bon de temps en temps, mais tous les jours …

Les sujets chauds sont traités dans l’urgence, copiés et collés de la dépêche AFP ou d’un quelconque site anglophone. Le plus important est de parler du sujet, d’apparaitre dans les Google Trends ! A cela, je préfère prendre le temps de traiter les sujets.

Je ne suis pas un modèle du genre, c’est vrai. Je retrouve des fautes des mois plus tard dans mes articles et certainement qu’il en existe des tas que je ne verrai jamais, le style est perfectible, mais je tente de livrer le meilleur de moi-même. C’est l’une des raisons pour lesquelles mes articles ne sont pas plus nombreux. Il me faut du temps. Beaucoup de temps.

J’écris pour mes lecteurs, pour les aider autant que je le peux, pour vendre mes services (tout de même !) et montrer là où je suis expert. Je n’écris pas en me focalisant sur ce que Google pensera de mon article. J’essaie, autant que possible, d’honorer ceux qui me font le plaisir de me lire ou de me suivre sur les réseaux sociaux. Je considère toujours cela comme un privilège et non comme un acquis.

Voulez-vous écrire pour des humains ou des robots ?

Et si on changeait de stratégie ?

Je ne vais pas vous servir un couplet utopique, du genre « Et si tout le monde arrêtait d’utiliser Google ? » Nous sommes pieds et poings liés, nous cherchons tous du trafic sur nos sites et nous n’avons pas envie de faire les malins devant la toute-puissance du dieu du Net. Cependant, l’arrivée des réseaux sociaux a créé un nouveau paradigme. Si nous devions essentiellement nous reposer sur Google et quelques annuaires sur le net, nous avons aujourd’hui la possibilité de créer des communautés et de nous appuyer sur elles.

Cela fait un petit moment maintenant que j’adopte cette stratégie. En visant les chiffres que me fournit Analytics, je sais qu’avec le moteur de recherche je ratisse large, que le taux de rebond peut être élevé et que je n’amène pas forcément que des gens véritablement intéressés par mon contenu ou mes services. Inversement, les réseaux sociaux m’apportent des lecteurs, fidèles pour la plupart, et dont je sais qu’ils me suivent, en grande partie, pour leur intérêt pour mon secteur d’activités, mes services ou mes publications. Quand je ne les intéresse plus, ils cessent de me suivre. Je préfère ainsi m’appuyer sur les recommandations SMO que sur le SEO (même si je ne l’exclus pas totalement, je l’ai dit, on ne peut pas trop faire les malins).

Je préfère viser la qualité que la quantité. Je ne recherche pas des dizaines de milliers de visiteurs par jour. Non, je n’achèterai jamais de like, de followers, etc. Cela tient à une certaine éthique et un besoin d’authenticité dans mes partages et échanges. Est-ce que je vaux des dizaines de milliers de followers ? Certainement que non, donc pas la peine d’acheter des comptes obscurs et factices.

Je pense que le travail est la meilleure des valeurs pour obtenir une véritable reconnaissance. Ca prend plus de temps, certes.

Un blog ? Ma petite cousine en a un !

Comme je l’ai dit en début d’article, je suis friand de blogs et j’en consomme de toutes sortes : mode, cuisine, marketing, nouvelles technologies, …  J’y trouve souvent de très bonnes informations ou des articles de fond et cet article n’a pas pour but de descendre en flèche ce média. Qui scierait la branche sur laquelle il est assis ?

Néanmoins, il me semble que nous arrivons à une période de trop plein, de surconsommation d’informations et que la blogosphère risque de faire les frais du manque de sérieux de quelques uns de ses membres. Pour ne pas perdre en crédibilité, il m’apparaît donc indispensable d’offrir à vos lecteurs un contenu soigné dans un emballage qui l’est tout autant.

Qu’il soit professionnel, qu’il parle d’une de vos passions, peu importe, soignez votre contenu et le reste viendra. Le bouche à oreille des réseaux sociaux m’apparait tellement plus convaincant que quelques mots clés disséminés un peu partout sur mon site. J’attends vos réactions avec impatience ! Et quoi qu’on en pense, Google n’attend qu’une chose : c’est que vous soigniez vos lecteurs !

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